Plein de choses à raconter...
L'autonomie, quelle limite lui fixer. Elle ne devrait concerner que les biens et services auxquels on peut facilement substituer l'équivalent auto-produit.
Le marché est-il naturel ?
Le monde qui nous entoure est une galaxie de pratiques marchandes qui monopolise la voûte céleste. La tentation est grande d'affirmer que le ciel se résume à cette immense voie lactée. Mais c'est aller un peu vite, et oublier ce que ces pratiques occultent, derrière leur pesanteur.
Soit. Je regarde autour de moi, et si je suis de bonne foi, je ne peux le nier. Les gens travaillent, vendent, achètent, et ils faisaient pareil au siècle dernier.
Indéniable. Mais cela ne prouve rien.
Il y a encore à peine 50 ans, la grande majorité de l'humanité se nourissait des produits directement issus de son environnement, grâce à la cueillette et l'auto-production. Aujourd'hui, c'est impensable pour la plupart des gens normaux. Insérés dans le système technique (au sens d'Ellul), ils ne peuvent en concevoir un autre.
Cela assure amplement ma démonstration. Le fait que les gens aujourd'hui achètent, vendent, créent et travaillent majoritairement dans des institutions, n'implique absolument pas qu'il faille généraliser leur comportement, synchroniquement et diachroniquement.
Synchroniquement, car les comportements peuvent varier d'une sphère de pratique à une autre. Le non-marchand est la règle dans bien des domaines (l'amour, les loisirs, etc.). Et ils peuvent aussi varier dans l'espace social (classes sociales, minorités, etc.).
Diachroniquement, car jusqu'à preuve du contraire, il n'y a guère de faits corroborant l'idée que le marché est une institution enracinée dans l'histoire et surtout, dans la préhistoire. D'abord, parce que les inventions qui ont permis son essor sont assez récentes. D'autre part, avant la renaissance, un flou considérable subsiste sur la représentation et la nature réelles du travail et des échanges marchands... Manque de sources écrites, manque d'informations sur les milieux populaires...
|